25 févr. 2009

KÖRPERWELTEN : voyage au centre de l'être humain



Il est des expériences que l'on ne regrette pas d'avoir faite mais qui laisse parfois une trace particulière dans nos esprits.

Notre expédition bruxelloise de ce mercredi matin fera indéniablement partie de ces expériences.

Dans un soucis très légitime d'extirper 2 ados hors de la maison et surtout de les décoller des diverses PS, Wii etc, et en intégrant le fait qu'un ado n'aime rien ( par principe), et surtout pas ce qui peut ressembler à un semblant de distraction "intellectuelle", j'entends par là : vaguement culturelle ( musée, exposition d'art, film autre que d'action), j'ai eu l'idée de les emmener voir une exposition d'une originalité certaine : KÖRPERWELTEN

L'intérêt était multiple : ce n'est pas une exposition de tableau, donc "bof" mais "ok quand même" ; en leur expliquant le concept, ça paraissait un peu "gore" alors forcément c'était marrant et en plus, cela leur permettait de faire le lien avec des sujets vus en classe sous un angle plus...réaliste.

De quoi s'agit il ? l'idée de départ est simple : Montrer la beauté "intérieure" de l'être et appréhender la mort non plus comme un tabou mais comme une source inépuisable d'enrichissement et d'apprentissage.

Il s'agit alors de dépecer, décortiquer et plastiner ( à savoir sécher et recouvrir de polymères) des corps humains et animaux, les disposer dans des positions diverses et exposer cela au public et valorisant le côté artistique de la mise en scène

Doit-on en être choqué ?

Nombreux sont ceux qui se sont élevés contre ce type d'exploitation de la mort et du corps humain, prétextant le respect de l'être humain dans la mort. Mais tous ces corps ont été sciemment donnés pour ce travail"artistique", et chacun est libre de choisir son destin. Et pour celui qui ne croit pas à une rédemption divine, faut il mieux finir dans une boite sous terre ou sous les feux des projecteurs ? Est ce réellement condamnable de croire que l'on peut apporter quelque chose aux gens en montrant l'être humain dans sa corporalité la plus dénudée ?




Non, ce n'était pas une mise en scène macabre. C'était même plutôt intéressant. En réalité, ces corps ou organes plastinés semblaient faux, tels des moulages plastiques, et permettaient de se détacher de leur véritable réalité. Est ce là le danger, trop de détachement ?

Rien n'était choquant ou déplacé. tout d'abord, les corps sont totalement dématérialisés, il n'y a ni odeur, ni "matière", ils sont durcis et paraissent en plastique. et puis le public est respectueux et la visite ressemble plus à une visite d'église qu'à une visite de musée des horreurs. En silence et en curiosité intéressée.

Il est vrai que parfois, on a des prises de conscience, on se dit qu'il s'agit de "vrais gens"...et les voir découper en rondelles comme un vulgaire morceau de boeuf, ou de voir des foetus de toutes tailles et se dire qu'ils sont vrais, laisse une certaine impression de malaise.


mais Comment en arrive t on à l'idée de mettre en place des expositions de ce type ? ou devrais je dire à créer des oeuvres de ce type ?
Gunther van Haggens, l'initiateur de ce travail, aime à rappeler que tout cela n'est pas nouveau et que depuis la Renaissance, il est courant de disséquer les cadavres en public, même si depuis un siècle cela devient plus "déplacé" voire malsain.
Il aime rappeler que le but de l'exposition est plus à caractère scientifique qu'à caractère artistique...alors pourquoi toute cette mise en scène ?
En ce qui me concerne j'ai trouvé l'exposition très intéressante et conseillerai d'y aller à ceux qui en auraient l'occasion, ne serait ce que dans un but "éducatif" ; il n'en reste pas moins que ce type de travail n'est vraiment pas ce que j'appellerais de l'art et que cette idée d'exposition n'a pu naître que dans un esprit que je qualifierai de particulier, voire dérangé.
...et mes ados dans tout ça ? mouais, c'était bien ; c'était marrant...mais c'était pas long, il y en avait pas beaucoup...
Mission accomplie !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Moi ça me fascine, même si c'est morbide.
Mais en fait je me soupçonne d'un certain attrait pour le morbide...

 
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