6 nov. 2008

New York part 4. Thé ? Café ? Non, Expresso !


" Un Expresso ( de l'italien Espresso) est un café très corsé avec un fort arôme, obtenu par percolation sous haute pression, c'est-à-dire en faisant passer rapidement de l'eau chaude sous une pression de 9 bars à travers du café finement moulu et torréfié. Cette opération se fait à l'aide d'une cafetière à expresso."


Après un voyage qui avait commencé tôt le jeudi matin ( levés 5h du mat' pour arriver évidemment 3h en avance à l'aéroport...) pour finir à 16h heure locale ( donc 22h en Europe) dans la chambre d'un des imnonbrables Hôtels New Yorkais, Dominique lança une idée toute simple et finalement banal pour nous, européens :

Je crois que j'ai besoin d'un bon café ! ( sous entendu, d'un expresso ...)

Prononcer une telle phrase à Paris ou à Milan serait d'une terrible banalité.

On aurait pris l'ascenseur, descendu nos 19 étages. nous serions sortis de l'hôtel et nous aurions tourné au coin de la rue pour enfin entrer dans un bistrot typique où nous nous serions assis au bar, ou sur une chaise en bois, face à face, autour d'une petite table ronde à la tablette en marbre gris cerclée de laiton. A moins, que nous n'ayons préféré la banquette en Skaï, moite et collante dans la chaleur de l'été indien.

Un serveur entre deux âge serait arrivé, pressé par on-ne-sait quelle urgence, nous demandant, en regardant la table d'à côté, ce que nous souhaitons boire.

- oui ? bonjour, deux expresso, s'il vous plaît ? serrés ? oui, s'il vous plaît. - ah monsieur, avec un verre d'eau. mmm

Très vite, 2 petits expresso fumants seraient arrivés, accompagnés de leur morceau de sucre et d'une petite cuillère, d'ailleurs toujours trop grosse pour la quantité de liquide contenu dans le fond de la tasse.

Nous les aurions bus, sentant le liquide brûlant couler dans la gorge, réprimant une grimace provoquée par l'amertume du robusta. Puis, de délectation, nous ne serions laissés aller en arrière, appréciant ce moment qui symboliserait tant le début de ces vacances.

... mais nous ne sommes ni à Paris, ni à Milan...mais à New York ! donc, reprenons l'histoire :

Nous avons pris l'ascenseur pour descendre les 19 étages nous séparant du sol et de l'expresso tant attendu.

Au coin de la rue, pas de bar typique mais un Starbuck Coffee...nous poussons la porte, et bien que j'ai tenté délicatement de mettre Dominique au courant que ce ne serait, peut être, qu'un lieu de désillusion, nous poussons la porte du Starbuck Coffee sur Penn Plaza.

Nous voici devant le tableau de choix ...en oui, le café aux USA se décline en une multitude de possibilités : café, moka, latté, frappuccino, cappuccino, mokaccino...mais rien sous la dénomination : expresso ; ah si, il est possible de rajouter un "expresso shot" dans la boisson choisie !

A moins, que pour faire plus local, nous ne préfèrerions opter pour une spécialité maison : café au lait parfumé au sirop de citrouille ( eh oui, tout NY prépare Halloween...)...mais tout cela ne répond pas à notre besoin primaire : trouver un expresso, un vrai, de ceux que l'on sent glisser au fond de la gorge et qui se résume à un fond de tasse bien noir !

Nous en arrivons très rapidement à la conclusion que si Starbuck a eu au moins le mérite de faire boire du café aux américains en proposant malgré tout des cafés d'origine ( si si)...

...ne rêvons tout de même pas, cela reste servi dans des gobelets en carton de 300 à 500ml ( avec lequel il est de bon ton de marcher rapidement dans la rue en tenant son "précieux" dans sa main droite et dans la gauche le téléphone) et l'expresso semble être une valeur inconnue Outre-Atlantique.


Alors, pour éviter de nous noyer dans tant de liquide, nous repassons la porte dans l'autre sens, et nous voilà partis pour une longue déambulation dans les rues de Manhattan.

Après une longue promenade, sans rire nous avons dû marcher pas loin de 45mn, sans l'ombre d'autre lieu que des Starbucks, l'horizon commença à s'éclaircir à la vue d'une devanture familière. Façade mélangeant vitre et bois imprimé, plaques de bois au mur gravées d'étiquettes de grands vins, affiches rétro mais si typiquement parisiennes. petites tables rondes en terrasse, chaises en bois et tablettes en marbre ! même la banquette était là, pas en Skaï mais en velours foncé. Le grand panneau en bois à l'entrée parlait un langage si évident : cassolette d'escargot, soles meunières, pot-au-feu

Nous étions devant un restaurant/brasserie Français ! et là, impossible d'imaginer qu'il n'y ait pas de machines à Expresso ...

C'est ainsi, qu'à peine arrivés à New York, nous nous sommes retrouvés attablés en terrasse d'un restaurant français, à boire un petit expresso ...

Ceci étant, la problématique du "bon petit café" fut cruciale pendant tout le séjour. Nous la résolûmes partiellement, du moins le matin, en allant prendre notre petit déjeuner dans un établissement "typiquement non-dépaysant" mais tellement européen : Le Pain Quotidien ( chaine Belge, pour ceux qui ne le sauraient pas ! et qui fait un bon expresso, comme ici, dis !)

Pour lancer le débat, il serait intéressant de comprendre pourquoi tant les Anglais que les Américains s'évertuent à confondre thé et café pour ne servir qu'une seule et unique boisson insipide.

Serait ce que les anglais, ou plus exactement les Irlandais, installés en masse sur la côte Est, avaient pris l'habitude de discuter sur leur pas de porte, tasse de café à la main, faisant fi du temps pluvieux si typique Outre-Manche ? Serait ce qu'ainsi ils auraient peu à peu innondé leur café et pris l'habitude de le boire ainsi, tout trempé d'eau de pluie ? Le mystère reste entier...

Mais, l'hypothèse se tient, finalement les cafés serrés se boivent dans les pays du sud...où l'on manque cruellement d'eau !


Allez, je vous quitte,je vais aller me faire un p'tit noir.







1 commentaire:

Unknown a dit…

Du coup, moi qui n'aime pas le café, je me précipite aussitôt dans une petite brasserie à l'auvent rouge et blanc, le Dupleix, pour m'installer devant une table ronde en bois, sur une chaise elle-aussi en bois. Du coup, la nostalgie me saisit à l'idée du laiton qui entoure la tablette, du skaï mouillé... Ce ne sera pas pour moi aujourd'hui. Heureusement le serveur, pressé comme il se doit, vient prendre la commande, une moue écoeurée aux lèvres. " un espresso bien sûr ". L'homme me quitte sans décrocher un mot, et revient 10 minutes plus tard avec la tasse fumante... Je la regarde songeuse, puis paie et quitte la brasserie sans un regard, satisfaite d'avoir ressenti ce besoin urgent, si bien décrit par Hélène, d'un bon café français.
Ah, l'Amérique...
Laurence

 
over-blog.com